La faille souterraine et autres enquêtes (Henning Mankell)

L'écrivain place le récit tout au début, avant que Kurt Wallander devienne un célèbre inspecteur dans « Meurtriers sans visages », le 8 janvier 1990.

Quand il entre en scène, il a 23 ans, il est nouvellement policier, il vient de faire la rencontre de Mona, où déjà pointent les difficultés relationnelles, il quitte Malmö pour Ystad, Mariagatan, et il fait ses premiers pas, déjà remarquables, comme inspecteur, ce qui l'amène à intégrer rapidement la brigade criminelle.

Ce sont quatre bonnes enquêtes qui, bien qu’il se mêle une impression de « déjà lu », nous rendent assez contents de retrouver Wallander, ses coéquipiers, son vieux père, les familiers, la Scanie.

Voici quelques extraits des célèbres cogitations de l'inspecteur Wallander, réflexions que lui inspire son mentor Rydberg :

« Comment s’y prend-on pour trouver ce qu’on voit sans le voir ? »

« On doit apprendre à réfléchir méthodiquement. Ça veut dire lentement. »

« On doit savoir quand il faut s’arrêter. C’est peut-être le plus important de tout. »

« On doit toujours se demander ce qui est le plus important. Voilà la question décisive. Où est le centre ? Le noyau ? »

« Tu dois apprendre à te servir de tes yeux. »

« Il faut avancer lentement, méthodiquement, sans précipitation. Il faut partir de ce que nous savons avec un degré de certitude plutôt élevé. Ce que nous ignorons, ou dont nous ne sommes pas sûrs – ces éléments-là attendront le temps qu’il faudra. »

« C’est toujours plus facile de cerner quelqu’un une fois qu’on a entendu sa voix. »

« Qu’avait-il appris ? Comment fallait-il se comporter dans une situation pareille ? Garder son calme. Aucun mouvement brusque, aucune déclaration provocante. Parler calmement, un flux continu, sans heurts ni interruptions. Patience et amabilité. Si possible, engager un échange. Ne pas perdre son sang-froid. Surtout ça. Perdre son sang-froid revenait à perdre le contrôle de la situation. »

« Il avait la sensation de savoir sans savoir. »

« Pourquoi as-tu lâché le morceau ? Ça ne fait jamais de mal de laisser les gens réfléchir un peu. »

« Retourner ses arguments dans tous les sens et aborder les problèmes sous un angle inattendu. »

« Quand on mange, il faut penser à ce qu’on a dans son assiette et à rien d’autre. Après, on a le cerveau aéré comme une maison restée longtemps fermée et dont on aurait ouvert les fenêtres. »

« Quand on creuse, d’habitude, on avance. »

« Qu’est-ce donc que je ne vois pas ? »

« Il fallait tout vérifier. »

« On va trouver ce qu’on ne savait pas qu’on cherchait. »

– Henning Mankell, La faille souterraine et autres enquêtes, Paris : Éditions du Seuil, 2012.